Le décès de J3 Muyeke, chanteur emblématique des années 2000 et ancien membre des groupes mythiques Wenge Tonia Tonia, Wenge Maison Mère et Quartier Latin, a suscité peu de réactions dans le paysage musical congolais. Un silence qui étonne et soulève des interrogations sur la solidarité entre artistes de la scène congolaise.
Inhumé discrètement en France le 19 juillet dernier, l’artiste n’a bénéficié d’aucun hommage public ni de la présence de grandes figures de la musique congolaise à ses obsèques. Cette indifférence a été perçue par certains comme un signe révélateur d’un malaise profond dans l’univers musical du pays, particulièrement envers les artistes dont la carrière solo n’a pas connu un grand rayonnement.
Aucun des anciens collaborateurs de J3 Muyeke, comme Adolphe Dominguez (alias Gianfranco Ferre), Werrason ou Koffi Olomide, ne s’est manifesté publiquement pour saluer sa mémoire. Une absence remarquée qui choque d’autant plus que J3 avait contribué, aux côtés de ces figures majeures, à forger l’identité musicale congolaise des années 2000.
Une fraternité artistique qui s’effrite ?
L’effacement total de la scène musicale face à cette disparition semble refléter une perte de solidarité entre artistes, notamment au sein d’une génération qui a pourtant marqué l’histoire musicale du pays. Alors que J3 Muyeke faisait partie de ceux qui ont construit les grandes heures de la rumba congolaise moderne, son départ dans l’indifférence révèle des tensions, voire une forme d’oubli entre pairs.
Un silence lourd de sens
Ce mutisme collectif interroge : comment expliquer une telle absence de reconnaissance pour un artiste ayant laissé son empreinte dans l’histoire musicale du Congo ? Pour de nombreux observateurs, cette situation met en lumière les fractures grandissantes au sein du monde artistique congolais, où les relations humaines et le devoir de mémoire semblent parfois céder le pas à l’individualisme et à l’oubli.
La disparition de J3 Muyeke, aussi discrète que douloureuse, restera sans doute comme un symbole amer d’un monde artistique où la reconnaissance se fait de plus en plus rare, même entre anciens compagnons de scène.
@Redaction!
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